
Nous tenons à partager l’un des textes en cours de traduction en vue de la future publication du livret « GuanYin: La Voix du Silence ». Celui-ci est un extrait de l’autobiographie de maitre Hanshan Deqing, dans la traduction de notre chère Vénérable MingZhen Shakya. Comme pour nos autres livret, il s’agit d’une « traduction méditée » à partir de notre pratique, des enseignements reçus et de toutes les traductions existantes en langues occidentales. Tous comme les livrets et traductions précédentes, ce texte est partager dans une version non définitive afin de profiter à tous les pratiquants sincères.
Hanshan et la Sagesse du Bodhisattva Avalokitesvara
Lorsque nous arrivâmes à la cabane, les sons hurlant des vents et des eaux me dérangeait beaucoup. Puisque ça n’avait pas l’air de déranger le Vénérable MiaoFeng, je lui demandais de bien vouloir m’instruire. Il me dit: « La perturbation que vous ressentez est créée par votre propre esprit. Vous vous êtes attaché au son et de ce fait vous l’interprétez comme étant du bruit. Vous devriez écouter attentivement, vous concentrant dans le simple acte de l’écoute jusqu’à ce qu’aucune pensée ne surviennent en votre esprit. Les anciens disaient que quiconque entend sans attachement, c’est-à-dire quiconque perçoit les sons sans faire naître les pensées, atteindra sans délais la Sagesse de toute chose du Bodhisattva Avalokitesvara. »
Espérant maîtriser cette technique, Je m’entrainais sur un pont de bois chaque jour et j’essayais d’écouter le bruit de l’eau sans penser à quoi que ce soit. Tout d’abord, tout ce que je pu entendre n’était que bruit. Mon esprit ne cessait de penser. Mais, après un peu de pratique, mon esprit commença à se calmer. Puis, un jour, mes pensées se sont arrêtées, calmes telles les eaux d’un lac, j’étais si immerger dans le son que je me suis oublié. Le bruit et ma propre existence se sont évanouis. La sérénité enveloppa mon esprit. Après cela, à chaque fois que j’entendais un son qui auparavant me dérangeait, tout ce que j’avais à faire c’est de me concentrer sur ce son sans m’y attacher mentalement et je me retrouvais dans le même état serein.
Tous les jours je cuisinais du riz et le mangeait avec des légumes et du gruaux de céréale. Ensuite, après les repas, je m’en allait marcher un peu. Mais un jour, alors que je marchais, je m’arrêtais subitement et me tins immobile, et en ce moment d’extase, j’entrais en Samadhi. Très vite, je ne vis plus rien qu’une grande lumière, ronde et pleine, pure et calme telle un grand miroir rond. Les montagnes, les rivières et la grande terre toute entière apparurent dans le miroir. Lorsque je revins à moi, je revins à la cabane et je remarquais que les ustensiles que j’utilisais pour cuire le riz étaient couverts de poussière. Combien de temps suis-je resté en Samadhi? Je ne saurais le dire. Je vivais seul à l’époque, ainsi que personne n’a pu m’aider à savoir combien de temps avait duré cette expérience d’illumination.
Ma compréhension du Zen s’était approfondie. Tous mes précédents doutes s’évanouirent et mon esprit devint merveilleusement clair. Ensuite, dans la suite de la grande lumière qui me pris, je composais ces lignes:
« Lorsque l’esprit ne cesse de cascader (de pensée en pensée),
Comment la vision pourrait-elle ne pas être obscurcie?
Lorsque l’esprit s’arrête, même un moment,
Tout devient parfaitement clair!
L’esprit qui se meut polit les briques d’argile.
Dans l’immobilité, trouvez le miroir!