Son d’une seule main et Voix de GuanYin/Kannon

cropped-img_20150409_124358_1.jpgUn ami de notre sangha, révérend moine de l’ecole Rinzai (Linji), me partageait ce matin deux citations du grand maître et réformateur Rinzai: Hakuin Ekaku.

Ce dernier a, entre autre, institué la quintuple division des koans telle qu’elle existe aujourd’hui dans l’école japonaise. Cette division est bien étrangère à notre tradition du Zen Chinois (Chan) et ne se comprend que dans un contexte donné.

Par contre, Hakuin est également à l’origine d’un changement qui nous concerne au plus au point. En effet, le grand maitre modifia le koan initiatique, principal, de son école. Il préféra faire travailler ses étudiants sur son fameux koan «le son d’une seule main» plutôt que sur le traditionnel «Mu de Zaozhou/Joshu» qui débute le WuMenGuan/MumonKan et est bien souvent le début du travail sur le koan (sur le Huatou/Wato dans notre tradition).

La pratique du « retournement de l’Ouie sur elle-même », « Écoute du Son du Silence », appelée également Porte de GuanYin/Kannon dans le Sutra Shurangama, et que notre regrettée Enseignante Ming Zhen appelait populairement le « Zen de l’oreille», est précisément appelé par certains maitres chinois contemporains: «Zen de l’Écoute du Son d’une seule main».

Se pourrait-il que le maitre Rinzai du XVIIeme siècle ait fondé sa réforme et son enseignement sur cette pratique de l’écoute de la «Voix de GuanYin/Kannon» comme le koan du «son d’une seule main» le laisserait penser? Chacun jugera selon son coeur.

En tous les cas, voici deux courts extraits de commentaires sur le koan du «Son d’une seule main» par maître Hakuin lui-même, nos remerciements au révérend Hozan!

«Kannon signifie observer les sons. C’est le son d’une seule main. Si vous pénétrez/comprenez ce point vous serez éveillés. Lorsque vos yeux voient, le monde entier est Kannon

«Lorsque vous entendrez par vous même la voix d’une seule main, quoi que vous fassiez, que ce soit apprécier votre riz ou boire une tasse de thé, tous cela sera le samadhi du vivre avec l’Un, en accord avec l’esprit des Bouddhas.»